Les nouveaux fantasmes sexuels des Français : miroir d’une société en mutation
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Le fantasme sexuel est une cartographie intime, il révèle autant nos désirs que notre époque. Longtemps réduit au secret ou à la honte, il devient aujourd’hui un espace de créativité, d’exploration et parfois de transgression. Les enquêtes récentes confirment que jamais les Français n’ont autant osé penser, imaginer… mais pas toujours dire.

Explorer ailleurs, autrement
La majorité des Français rêvent d’amour hors du lit conjugal. La voiture, la plage déserte, la forêt, mais aussi l’ascenseur ou le lieu de travail figurent parmi les fantasmes les plus cités. Il s’agit moins de chercher la performance que de rompre la routine, introduire de l’imprévu et de l’interdit dans la sexualité.
L’inconnu et le jeu des rôles
Fantasmé par près de 4 Français sur 10, le rapport sexuel avec un·e inconnu·e garde une force singulière. Il incarne l’altérité radicale, la rencontre sans histoire ni lendemain. Dans le même registre, les jeux de rôle et déguisements séduisent un tiers des couples : figures archétypales (infirmière, pompier, militaire) qui permettent d’expérimenter le pouvoir, la soumission, l’innocence ou la provocation.
Domination, soumission : des désirs contrastés
Les fantasmes de domination restent davantage masculins, tandis que ceux de soumission apparaissent légèrement plus féminins. Loin des clichés, ces scénarios ne traduisent pas une pathologie : ils rejouent, dans l’intime, les rapports de force sociaux ou les pulsions d’abandon. Dans un cadre consenti, ils deviennent des rituels de mise en scène du désir.
Voyeurisme et exhibitionnisme à l’ère numérique
Se voir ou être vu, filmer ou se laisser filmer : les fantasmes se déplacent vers l’exposition de soi. Plus d’un Français sur cinq s’imagine filmés en plein rapport. Internet, les réseaux sociaux et la culture du selfie brouillent la frontière entre privé et public, transformant l’érotisme en spectacle possible.
Une diversification assumée… mais encore silencieuse
L’intérêt pour le BDSM, l’échangisme, le polyamour ou l’exhibition consentie s’affirme. Les jeunes couples revendiquent aussi une sexualité moins centrée sur la pénétration, préférant parfois des pratiques orales ou sensorielles. Pourtant, malgré cette richesse fantasmatique, un quart des Français éprouvent de la honte à en parler, et un tiers peinent à l’aborder avec leur partenaire.
Le fantasme comme langage
Le fantasme est une parole du désir, parfois plus sincère que le discours quotidien. Il ne s’agit pas toujours de le réaliser, mais de le reconnaître comme une part de soi. En psychanalyse comme en sexologie, l’écoute de ces scénarios intérieurs éclaire nos rapports à l’interdit, à l’identité, au pouvoir et à la liberté.
es fantasmes sexuels des Français traduisent moins une révolution qu’une mutation lente : plus de diversité, plus d’imaginaires, mais une parole encore freinée. Ils montrent combien la sexualité n’est pas seulement biologique ou mécanique, mais profondément symbolique, culturelle et intime.
Sources
Le Point – « Ce qui fait vraiment fantasmer les Français » (mars 2025)
Santé Magazine – « Découvrez les fantasmes sexuels des Français » (mars 2025)
Le Dauphiné – « La société évolue, mais les fantasmes sexuels restent les mêmes » (mars 2025)
Mon-Psychothérapeute.com – « Les fantasmes des Français connaissent une forte augmentation » (2025)
Le Monde – « Sexualité des Français : diversité accrue et intensité moindre » (nov. 2024)
Le Monde – « Le BDSM pour tous ? Quand les goûters-fessées se démocratisent » (nov. 2024)
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