Lenacapavir. Deux injections par an pour révolutionner la prévention du VIH

Un nouveau médicament, le lénacapavir, vient bouleverser la prévention et le traitement du VIH. Il s’administre par simple injection sous la peau, deux fois par an.

Par Gianpaolo Furgiuele, sexologue à Nice

Une nouvelle génération de prévention

Le lénacapavir appartient à une classe inédite, les inhibiteurs de capside. Son mode d’action diffère des traitements antirétroviraux classiques, en ciblant la capside du virus à plusieurs moments de son cycle. On assiste à une efficacité prolongée et à une libération lente dans l’organisme.

Alors que la prophylaxie pré-exposition (PrEP) reposait jusqu’ici sur des comprimés à prendre régulièrement, le lénacapavir offre une solution semestrielle car deux injections par an suffisent à donner une protection continue.

Une efficacité spectaculaire

Les essais cliniques internationaux PURPOSE ont montré une efficacité quasi totale. Chez les femmes jeunes suivies en Afrique, aucune infection n’a été observée parmi celles ayant reçu le lénacapavir pendant le suivi. Ces résultats ont conduit la Commission européenne à autoriser en août 2025 sa mise sur le marché sous le nom Yeytuo®.

C’est la première PrEP injectable semestrielle approuvée en Europe. Aux États-Unis, elle a été validée en juin 2025 sous le nom Yeztugo®.

Ce que cela change dans la vie sexuelle avec le lénacapavir

Avec le lénacapavir, la prévention devient presque invisible. Elle s’adapte aux rythmes de vie, aux voyages, aux périodes d’exposition variable. Elle permet de penser la sexualité sans contrainte pharmacologique quotidienne.

Ce changement désamorce la culpabilité, soutient l’autonomie du patient, reduit les contraintes liées aux prises quotidiennes.

Des effets secondaires rares et bien tolérés

Le lénacapavir présente un profil de tolérance favorable. Les effets indésirables les plus fréquents sont localisés au point d’injection : rougeur, légère douleur, petite induration sous la peau. Ils disparaissent en général en quelques jours.

Cette approche semestrielle redéfinit la relation entre médecine et sexualité. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large qui rend la prévention plus « fluide ».

Pour de nombreuses personnes , jeunes, femmes, personnes transgenres, travailleurs du sexe , cette solution allège la charge mentale et réduit la dépendance au geste quotidien.

Le médicament est déjà accessible, sous le nom Sunlenca®, pour le traitement des personnes vivant avec un VIH multirésistant.