asexualité est souvent considérée à tort comme un trouble sexuel alors qu'il s'agit d'une orientation sexuelle. Une personne asexuelle ne ressent pas le besoin d'avoir des relations intimes avec un partenaire.
L’asexualité est une orientation sexuelle qui se caractérise par une absence de désir envers soi-même et toute autre personne. Elle a été reconnue pour la première fois par le Docteur Myra Johnson, thérapeuthe à l’hôpital de Houston (Texas) en 1977. L’asexualité est cependant à distinguer de la chasteté et de l’abstinence.
“On devient asexuel pour différentes raisons. Certains ne supportent pas la vue des organes génitaux, d’autres ne peuvent pas passer à l’acte. Les asexuels peuvent parfois avoir des orgasmes satisfaisants, mais cela ne nourrit pas leur intérêt pour la sexualité personnelle ou partagée. Ils ne l'investissent donc pas", explique Virginie Clarenc, sexologue.
Quelles sont les origines de l'asexualité ?
"Selon deux études de 1994 et de 2004, 1% de la population serait asexuelle, mais il faudrait des recherches plus récentes pour avoir de nouveaux chiffres. Depuis plusieurs années, la parole se libère autour de cette orientation sexuelle notamment par le biais d’associations et des réseaux sociaux", précise la sexologue
"L’asexualité a souvent une origine commune : la pauvreté des liens d’attachement dans l'enfance. C'est souvent le cas lorsque l'enfant grandit dans une famille qui n’exprime pas ses émotions, où les gestes tendres sont inexistants", éclaire la spécialiste. À cause de ces carences affectives, il est possible qu’un enfant n’explore pas sa génitalité. Pour s'intéresser à la sexualité avec les autres, il faut également s'intéresser à sa propre sexualité dans un environnement bienveillant.
"Certains asexuels ont également un mode d’auto-stimulation exclusivement génito-centré. Le plaisir ressenti est minime avec peu de jouissance. Cela peut s’expliquer par une absence d’exploration ou de masturbation pendant l’enfance. Ces personnes ne ressentent donc pas le besoin d'aller à la rencontre d’une personne dans le but d'avoir une relation sexuelle avec elle. Ils n’y voient aucun désir ou intérêt", détaille Virginie Clarenc.
Certains asexuels peuvent s'investir dans une relation amoureuse en étant très romantiques. Ils sont également dans une recherche de fusion, d'amour et de tendresse. "Leur génitalité est peu développée, ils n’éprouvent pas de désir physique pour l’autre, mais ressentent uniquement de l’amour et des sentiments. Le couple est épanoui lorsque les deux partenaires sont asexuels et très amoureux. En cas de désir d'enfant, on retrouve ces couples dans des procédures de Procréation Médicalement Assistée (PMA) ou des parcours d'adoption", précise Virginie Clarenc.
L’asexualité reste cependant rare. Elle est souvent confondue avec les troubles du désir, du plaisir, de l’excitation ou de l’orgasme. Pour s’en assurer, Virginie Clarenc recommande de consulter un professionnel en santé sexuelle. "Si faire l'amour seul ou à deux ne donne pas de plaisir, on risque de s’en désintéresser et développer un trouble sexuel. On peut alors s’imaginer à tort asexuel. La consultation avec un(e) spécialiste permet de distinguer l’asexualité des troubles sexuels.", complète la sexologue.
Comment se déroule une relation amoureuse ?
Les asexuels peuvent tomber amoureux et être fusionnels avec leurs partenaires. Mais lorsque le/la conjoint(e) n’est pas asexuel(le), d’importantes frustrations au niveau de la vie sexuelle peuvent survenir. "Un(e) asexuel(le) très romantique peut parfois avoir une attitude de séduction très forte, mais ce comportement peut envoyer une injonction contradictoire au/à la conjoint(e). Le couple peut vivre des tensions et des crises qui peuvent provoquer, comme chez tous les couples, une rupture. Pour les aider, ils peuvent être pris en charge par un(e) sexologue ou un(e) thérapeute", éclaire Virginie Clarenc.
Dans un couple, les relations sexuelles sont rares voire inexistantes, mais elles peuvent être acceptées lorsque la personne asexuelle a peur de voir la relation se terminer. "Le plaisir ressenti, même en cas d’orgasme, n’est pas suffisant pour ressentir le besoin de recommencer et s'investir dans une intimité qui n'est pas gratifiante. Ils n’ont donc aucune curiosité, inventivité ou fantasme", affirme la sexologue.
Asexuel : faut-il consulter un spécialiste ?
Les asexuels peuvent être en souffrance et très isolés par rapport à leur orientation sexuelle. Ils peuvent se sentir mis à l’écart de la société où la sexualité a une place très importante. Pour les aider, Virginie Clarenc recommande de consulter un(e) professionnel(le) en santé sexuelle comme un(e) sexothérapeute ou un(e) sexologue. Le but du travail n’est pas d’obliger les asexuels à avoir une sexualité, mais de les aider à accepter leur orientation sexuelle.
Article publié sur https://www.femmeactuelle.fr/amour/sexo/asexualite-comment-reconnaitre-cette-orientation-sexuelle-2110795?fbclid=IwAR1_02cxZBlLkRYlpP38c3dIa2AWBd2b0zKCj7ijxpiKp34nGPNep4g4ZSI
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