Quand la psychanalyse éclaire la politique.Pourquoi j’ai voulu analyser Jean-Luc Mélenchon
- al
- 17 juin
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Dans mon travail de psychanalyste et de sexologue, je m’efforce depuis des années d’écouter ce qui traverse les individus : leurs désirs, leurs peurs, la folie, leurs conflits. Mais ces mouvements intimes ne s’arrêtent pas à la porte du cabinet. Ils débordent, s’infiltrent dans le langage commun, dans les imaginaires collectifs, jusque dans les figures du pouvoir.
C’est de cette conviction qu’est né mon livre Jean-Luc Mélenchon sur le divan, publié chez Dunod. Un travail qui ne prétend ni juger, ni diagnostiquer, mais interroger ce que la parole et la posture de Mélenchon révèlent de l’inconscient politique contemporain. Pourquoi suscite-t-il une telle adhésion chez certains, et une telle hostilité chez d'autres ? Que raconte son rapport à l’autorité de notre époque et de ses fractures ?
Ce projet s’inscrit dans une lignée de lectures psychanalytiques du politique, dans le sillage des textes de Freud sur le président Wilson ou le cas Schreber — mais aussi, plus récemment, dans la continuité des articles que Jacques-Alain Miller a consacrés à Mélenchon, en y repérant les nœuds subjectifs, les failles et les envolées.
Le livre fait par ailleurs écho à celui écrit par mon collègue Joseph Agostini, Marine Le Pen sur le divan. Ensemble, ces deux ouvrages forment un diptyque inédit, une sorte de tentative de mise à nu des affects et des fantasmes qui structurent aujourd’hui l’arène politique française.
Ce travail sort du cadre classique de la clinique, mais il prolonge la même interrogation : comment les histoires individuelles et collectives s’entrelacent-elles ? Comment les sujets — qu’ils soient patients ou leaders politiques — se construisent-ils dans le langage, dans la tension entre le désir et l'autorité, dans l’écho que suscite leur parole ?
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